« Les séances ont débuté avec 3 personnes. Aujourd’hui, nous sommes six. Les patients ont en commun une hémiplégie et des troubles de l’expression et / ou de la compréhension. Les aidants sont invités s’ils le souhaitent. Ils peuvent ainsi reproduire avec la personne en soin les mêmes exercices en dehors des séances de musicothérapie.
La musicothérapie fait travailler les fonctions cognitives. En sollicitant la mémoire, la concentration, l’attention, nous pouvons ensuite travailler plus aisément l’expression gestuelle et orale.
La musicothérapie permet de s’exprimer sans utiliser la parole. Toutefois, en fonction des capacités de chacun des patients nous abordons l’expression verbale en utilisant une technique qui découle de la méthode M.I.T (Music IntonationTherapy). Cela se fait en utilisant le son et le rythme : voix chantée, et pulsation tapée sur le corps avec le bras mobile en suivant chaque syllabe chantée. Dans un second temps nous abordons le parler sans musique.
Les patients sont pris dans le jeu musical, le travail se fait de façon spontanée sans en avoir réellement conscience. Les patients profitent surtout d’un moment de bien-être, de plaisir et de partage .Il ne s’agit pas là d’apprendre la musique, il s’agit d’une rééducation qui utilise la musique.
En l’espace de quelques semaines, les capacités d’attention de chaque personne se sont modifiées. La fatigue qui apparaissait au bout d’une trentaine de minutes a pratiquement disparu lors des séances qui durent soixante minutes.
Les capacités à mémoriser sont augmentées. Les personnes travaillent la mémoire visuelle mais aussi la mémoire auditive ; les exercices de reconnaissance de sons dans un ordre donné se font sans le visuel.
Des progrès se sont aussi révélés dans la discrimination des sons ; très rapidement les personnes reconnaissent des sons différents mais très proches : un grelot et les cymbalettes d’un tambourin par exemple.
Développer l’écoute, la capacité d’analyse de timbres différents, est essentiel pour permettre un travail plus aisé en orthophonie . La musicothérapie doit s’allier à d’autres prises en charge rééducatives ; l’abord pluridisciplinaire est primordial pour un maximum de bénéfices apportés à la personne cérébro-lésée.
En séance, nous utilisons le corps autant que possible ; le membre non mobile peut être mis à contribution pour servir de support à un instrument ou donner une pulsation aussi infime soit-elle.
Le travail fait en séance permet aux personnes de retrouver peu à peu la confiance et motivation nécessaires à leur rééducation. »
Célina DECREAUX, musicothérapeute
« On apprend à réfléchir avant de parler. On apprend beaucoup par la musique, on entend et on réfléchit. On fait beaucoup d’exercices, par exemple Célina nous fait fermer les yeux et on doit reconnaitre ce que l’on a entendu ; au début un instrument, puis 2, puis 3 et plus. On travaille la mémoire, c’est fatigant, il faudrait un temps de relaxation pour se détendre, y en a besoin ! » Myriam ANDRE
« C’est une bonne chose parce que ça fait travailler « la tête ». Le cerveau c’est important. Il faut apprendre à écouter ; à travailler la mémoire. Le rythme et le chant ça aide à parler, à faire plusieurs choses à la fois. » Christophe SCHMITT
« Tous les mardis depuis un an, je participe avec grand plaisir à l'atelier de musicothérapie à Clapiers animé par Célina avec d'autres participants membres du GAMH et nous sommes au nombre de 5 personnes. C'est à la fois un moment de détente mais aussi un moment de concentration qui nous fait travailler la mémoire dans un esprit de convivialité et toujours dans le respect des personnes présentes quelle que soit la difficulté de chacun. Cette année, nous avons essayé le kazoo, petit instrument à vent en métal pour faire travailler la voix et nous avons chanté " Ah vous dirai-je maman" avec des instruments et d'autres chansons telles que "Amstrong" de Claude Nougaro et aussi "Le lion est mort ce soir..."» Florence PETIT, Présidente du GAMH